Histoire de l’Uruguay
Genèse
Les Charruas, petite tribu repoussée par les guaranís, étaient les seuls habitants de la région à l’arrivée des premiers Européens. Les Espagnols, et plus particulièrement Juan Diaz de Solis, découvrirent le territoire en 1516. Cependant, l’absence d’or et d’argent, ainsi que forte résistance des Charruas dissuadèrent les colons espagnols de s’y installer à cette période. Les nombreuses tentatives de colonisation furent ainsi découragées en premier lieu.
La colonisation
La colonisation de l’Uruguay commença surtout avec l’arrivée des missionnaires jésuites en 1624 qui fondèrent une mission au bord du Río Negro. Située non loin du Río Uruguay, cette mission fut nommée Santo Domingo Soriano et donna naissance à l’actuelle ville de Soriano. Les Espagnols introduisirent le bétail en Uruguay et développèrent ainsi l’économie de la région. Malgré le manque de minéraux précis et la résistance des espagnols, l’expansion des portugais au Brésil commença à inquiéter les espagnols qui décidèrent de renforcer leur présence en Uruguay, marquant le début de la colonisation. Les rivalités hispano-portugaises qui faisaient rage à l’époque se terminèrent en 1777, avec l’établissement de l’autorité espagnole dans toute la région dépendant de la vice-royauté de Buenos Aires.
L’indépendance
En 1810, des révolutionnaires uruguayens s’unirent aux patriotes de Buenos Aires en révolte contre l’Espagne, sous la conduite du général José Gervasio Artigas. Les espagnols furent alors chassés de Montevideo en 1814. Un gouvernement national fut alors constitué l’année suivante. Cependant, les Portugais au Brésil profitèrent de cette situation et décidèrent d’envahir l’Uruguay. La conquête portugaise s’acheva en 1821, avec l’annexion de la région sous le nom de Provincia cisplatina.
Cette domination ne fut pas acceptée par tous et un groupe d’insurgés, appelés les Trente-Trois Immortels revendiquèrent à nouveau l’indépendance du pays en 1825. Aidés par l’Argentine, ils combattirent les forces portugaises lors d’une guerre qui dura deux ans. L’indépendance de l’Uruguay fut finalement reconnue en 1828. La République Orientale fut alors instaurée et la Constitution fut proclamée en 1830. Toutefois, de nombreuses tensions suivirent rapidement l’indépendance du pays et menèrent à des guerres tant civiles qu’internationales.
Agitations et retour à la démocratie
Dans les années 1960, la situation économique était critique et provoqua ainsi une grande agitation et une organisation de guérilleros appelés les Tupamaros. Ces derniers intensifièrent leurs offensives, avec pour objectif de renverser le gouvernement.
Juan María Bordaberry remporta la présidence lors de l’élection du 28 novembre 1971. Cependant, le pays était en proie à une escalade de la violence, qui culmina en avril 1972, lors des affrontements entre les Tupamaros et l’armée. Le Congrès déclara alors l’état d’urgence et suspendit les garanties constitutionnelles. De plus, tout au long de l’année, des grèves se multiplièrent, en réaction à la politique économique et sociale rigoureuse menée par le gouvernement. L’inflation augmenta également et la monnaie fut dévaluée à plusieurs reprises.
Se succédèrent ensuite un pouvoir militaire dur, instaurant la privation des droits politiques et emprisonnements arbitraires ainsi que les violations des droits de l’Homme par l’armée, puis un retour à la démocratie, débutant notamment avec la victoire de Julio María Sanguinetti aux nouvelles élections présidentielles de 1985.